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TEXTES Ça m'a pris du temps, mais ça faisait longtemps que je voulais créer cette section. Voici les articles que j'ai: Rapport sur la sortie de JIN-ROH, "Jour 1" La perfection dans le détail, ou "Les armes de Jin-Roh" Comment Jin-Roh en est venu à être fait Les paroles perdues de Jin-Roh Rapport sur la sortie de JIN-ROH, "Jour 1"
(La version japonaise originale de ce texte peut être trouvée ici
et la traduction anglaise ici.
Traduit de l’anglais au français par Daniel DeLorme)
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![]() Pistolet-mitrailleur russe, il se répand chez les résistants d’Europe de l’Est quand il est peu à peu remplacé dans l’armée rouge à partir de 1943. |
STEN (circa 1941, cal. 9mm Parabellum)
Arme proverbiale du résistant français, arme très bon marché parachutée par dizaines de tonnes à l’intention de tous ceux qui combattaient les Allemands.
BERGMANN MP 18/II (années 20, cal. 9mm Parabellum)
Version améliorée du premier pistolet-mitrailleur mis en service, le MP 18/I. A équipé les forces de police de la république de Weimar (années 20 allemandes) et du IIIe reich... l’arme du policier par excellence. (ici récupérée lors d’un combat sans doute...)
PANZERFAUST 30 (fin de la guerre)
Aieu! Une arme de combat de rue là encore, mais antichar! Ce lance-roquette antichar à usage unique, nécessitant une bonne dose de sang-froid voire de fanatisme, nécessite de se rapprocher à 30m de le cible... donc du char ennemi, et a tendance soit à exploser dans les mains du tireur, soit à partir un peu facilement... (CQFD pour ceux qui ont vu le film)
PISTOLET NAMBU (cal. 8mm Nambu)
Vieux pistolet automatique japonais, pas puissant, pas fiable du tout, on comprend que personne ne s’en serve... à part ceux qui n’ont rien d’autre!
Elles aussi sont très cohérentes; comme les armes de la secte, ce sont des armes de combat rapproché ou de combat de rue. Mais comme la police, elle, elle a des crédits... ben son matériel, qui lui est totalement allemand (logique!), est bien plus récent et de meilleure qualité.
PISTOLET WALTHER P-38 (1938, cal. 9mm Parabellum)
SCHMEISSER MP-40 (1940, cal. 9mm Parabellum)
PISTOLET LANCE-FUSÉE WALTHER (années 30, cal. 4, soit 28mm je crois ou pas loin)
Pistolet destiné aux fusées-signal, aux fusées de détresse... les Allemands ont pensé pendant la guerre qu’on pourrait pareil lui faire tirer des grenades, dont acte...
FUSIL MAUSER KARABINER 98-K (1937, cal. 8X57 IS)
Fusil standard de l’armée allemande pendant la 2e GM, arme ultra fiable, puissante, précise, et très robuste, assez en tout cas pour y monter un lance-grenades (une sorte de tromblon amovible, et la grenade est propulsée par une cartouche spéciale qu’on tire dans le fusil comme une normale). Ici le dessin du fusil est si précis que l’on peut préciser qu’il s’agit de la première variante de 98K, fabriqué avant 1941... je ne blague pas!
Aha! Alors là on rentre dans la partie la plus jouissive pour l’amateur d’armes, chapitre qui est aussi celui des armes les plus impressionnantes à l’écran, même pour le néophyte. C’est simple: les Panzer sont une unité d’élite... eh bien ils ont un armement en rapport. Des armes inefficaces dans les mains de troupes peu entraînées, mais plus que redoutables dans celles de soldats aguerris... du puissant, du gros, du qui-faut-des-ânes-chargés-de-cartouches-derrière-pour-maintenir-un-feu-un-peu-soutenu. Heureusement, avec les Panzer, ça n’est jamais bien long. Beaucoup plus sérieusement, ce film est un drame ou les Panzer jouent un rôle majeur. Leur armement surpuissant et leur manière de s’en servir accroît leur image de bestialité quasi monstrueuse, même si tout reste parfaitement réaliste, sinon cohérent, comme vous le verrez.
PISTOLET WALTHER PP ou PPK (années 30, cal. 7.65mm Browning en général)
PISTOLET MAUSER C-96 (1896, cal. 7.63 Mauser)
STURMGEWEHR MP-44 (1943, cal. 8X33 Kurz)
FUSIL D’ASSAUT FG-42 (1942, cal. 8X57 IS)
![]() Rarissime, quasiment un prototype. Le FG-42, autre précurseur des fusils d’assaut modernes, notamment dans son architecture, n’a pas été beaucoup produit car, arme légère tirant la munition du Mauser 98K en rafales, il donnait un très fort recul. Mais quand on est un membre de l’unité Panzer, entraîné à la dure, ça n’est pas un problème... Je précise que pour connaître cette arme et la reproduire aussi bien, faut être calé... |
L’arme par excellence du Panzer; première mitrailleuse moderne, c’est une arme phénoménale de par sa fiabilité et sa puissante munition (celle du fusil Mauser, mais un peu "gonflée"). Une merveille ou une horreur, comme on voudra... 900 à 1300 allers simples pour l’enfer à la minute en cadence cyclique, bandes de 50 cartouches que l’on peut relier entre elles à volonté pour un feu continu, pas de blindage léger ou de gilet pare-balles qui tienne... la MG-42, c’est quelque chose d’hallucinant. C’est la puissance pour son utilisateur, quoique ce ne soit pas le mot... pour une mitrailleuse ont dit "son servant", et pour la MG-42 cela est pleinement justifié. Elle inspire terreur à ses cibles. Elle grise son servant par son pouvoir destructeur. Elle a une personnalité propre, c’est une sorte de dieu de la guerre, ou un outil sacrificiel de masse sur l’autel de Mars, qui réclame sa moisson de mortels. Depuis la seconde guerre mondiale cette arme est devenue une sorte de légende. Pas vraiment une bonne fée, non, mais plutôt une sorte de bête mythique, un épouvantail à jeune recrue et qui fait encore plus peur à ceux qui l’ont vraiment connue. C’est une sorte d’ogre, ou plutôt de dragon... l’arme produisant un jet de flamme colossal et terrifiant (pour peu que l’on soit encore en vie) causé par le système de verrouillage/déverrouillage par amplification de recul (expliqué ci-bas). Nous en voyons l’exemple plusieurs fois dans Jin-Roh.
D’abord, un peu d’Histoire... dans l’entre-deux guerres, les Allemands ont très vite repris leur recherches en matière d’armement. Malgré les contrôles, ils réussirent à mener à bien leurs recherches, soit avec l’appui de l’URSS qui les accueillait, soit avec des ruses douteuses, comme donner à une arme conçue au début des années 30 le nom de MG-13, histoire de faire croire à des politiciens étrangers (qui ne demandaient pas mieux que de faire du commerce avec l’Allemagne) que l’arme datait d’avant-guerre. En passant, c’est probablement cette arme qui a été mise en scène dans les films live de Mamoru Oshii, "Kerberos" et "Akai Megane". Cet engin avait des performances équivalentes à celles d’armes 3 fois plus lourdes (les vraies mitrailleuses du premier conflit mondial) mais avait un énorme défaut. Pour faire simple et léger, on avait affublé l’arme d’un chargeur de 25 coups seulement... à 550 coups/minute, on rechargeait tout le temps.
Tirée du même mécanisme, très proche d’aspect, la MG-34 (celle utilisée dans le manga...) utilise des bandes de 25, 50 ou 100 cartouches, qu’on peut de plus relier entre elles sur des modèles tardifs. L’arme est très performante, précise, stable, assez fiable... mais pas assez; dans la boue glacée du front de l’est, la MG-34 renonce à tout service. De plus, arme conçue en temps de paix, elle utilise des méthodes de fabrication coûteuses, de l’acier usiné, du personnel spécialisé. Cette arme, performante mais trop complexe et fragile pour les champs d’opérations de l’est, avait besoin d’être remplacée sur ce terrain par une arme plus fiable, moins chère et plus facile à produire.
Avec une facilité déconcertante, les ingénieurs allemands relevèrent le défi avec la MG-42.
Selon W.H.B Smith, dans son ouvrage "Small arms of the world" édité en plusieurs versions de 1943 à 1950 (super bouquin!), la raison de ce succès est que les concepteurs ont volontairement laissé de coté tous les principes traditionnels qui semblaient incontournables pour ce type d’arme.
Alors que l’on pensait que seul l’acier usiné (et bien épais de surcroît) pouvait être employé pour une arme tirant à cadence élevée une munition puissante, ils ont employé massivement la tôle emboutie (toute la carcasse de l’arme, les capots, et nombre de pièces internes). C’est donc moins cher, plus rapide à produire, et nécessite moins d’outillage lourd.
Plutôt que des systèmes antiques et solennels, genre "piston-ressort-biellette et vas-y que j’te refous un piston, et encore des ressorts, et pis une super pièce vachement dure à usiner", l’arme utilise le recul pour fonctionner, avec un système génial... les gaz de la cartouche, quand ils sortent de la bouche du canon d’où ils ont expulsé la balle, se détendent, et là, tout contents de se barrer de ce truc pas très spacieux, ils ne se rendent pas compte que le bout du canon est enserré dans un manchon en tôle (très visible au bout de l’arme). Se heurtant au manchon percé tout juste pour le passage de la balle, les gaz remontent en pression et poussent le canon en arrière en appuyant sur sa tranche avant. Comme le canon, y demande que ça, avec le recul propre à la munition qui est déjà important, ça fait un mécanisme simple où il y a 2 sources de poussée pour faire reculer le canon. Les éventuels résidus de boue, sable, terre ou matériaux divers qui auraient des vélléités de stopper ce mouvement en se foutant dans le mécanisme sont laminés au passage sans même ralentir l’arme. Le canon en reculant entraîne la culasse qui reste verrouillée avec lui jusqu’à ce qu’en fin de course un système tout simple (des galets) la déverrouille... dans son élan, la culasse va éjecter la douille usagée et recule jusqu’à ce que le ressort placé derrière elle, dans la crosse, la renvoie avec force en avant où elle va cueillir une cartouche fraîche, repousser le canon en avant, se verrouiller avec lui et percuter la cartouche dont les gaz, en sortant du canon, etc...
Et tout cela à 1300 coups/minute, de par la simplicité du mécanisme et la puissance de la munition. Tirant une des meilleures cartouches de guerre de son époque, la 8X50 IS (8mm Mauser, aussi dite 7.92 Mauser), la MG-42 est une excellente mitrailleuse antiaérienne; avec son bipied, elle peut être servie par un ou deux hommes, et sur trépied lourd elle devient une excellente mitrailleuse lourde, très précise.
L’arme, simple donc super fiable, est facile à démonter, remonter et entretenir... le système de changement rapide de canon est génial car simple et réellement rapide. On le voit d’ailleurs dans Jin-Roh quand Fusé nettoie son arme. Assez lourde (13 kg), sa principale faiblesse provient de sa principale force: sa cadence de tir élevé. Au combat, il faut nourrir la bête, gourmande en munitions... et changer fréquemment le canon en cas de feu nourri car celui-ci devient trop chaud. Le système de changement rapide de canon prend alors toute son importance, mais ce moment est néanmoins le seul ou l’on puisse attaquer une MG-42 (sans avoir de chars ou d’avions).
Crainte par les soldats Alliés de la dernière guerre, son bruit seul (selon les témoins, comme celui d’une toile qu’on déchire ou d’un roulement de tambour accéléré et amplifié mille fois) a parfois été la cause de mouvements de panique. En Italie, une paire de MG-42 fournissant un feu croisé dans un col ont stoppé des colonnes américaines entières... le seul moyen de les réduire étant de faire appel à l’aviation.
Arme extrême et fascinante, car sans doute parmi les engins de destruction les plus aboutis jamais conçus et utilisé... et de plus utilisable par un seul homme! Dans cette configuration d’arme individuelle, les MG 34 et 42 utilisent souvent des bandes contenues dans des tambours en tôle, simples ou doubles, fixés sur le coté de l’arme.
Au passage, les américains ont copié le mécanisme de cette arme pour leur fameuse M60 (celle de rambo), qui tire moins vite d’ailleurs, les cartouches coûtant cher au contribuable américain... Et comme leur munition de l’époque était trop longue pour ce mécanisme, ben ils ont créé une munition, l’ont adoptée, l’ont imposée à l’OTAN, et aujourd’hui si les Français, les Belges, les Anglais, etc... tirent du 7.62 Nato, c’est parce que les Américains (et, soyons francs, tout le reste du Monde aussi) auraient fait n’importe quoi ou presque pour adopter cette dévastatrice machine allemande.
Bon, vous avez survécu? J’ai essayé de faire de mon mieux pour ne pas être trop technique... je comprends aisément que tout le monde ne s’intéresse pas aux armes des deux conflits mondiaux.
Ceci n’est, certes, qu’un catalogue... je rêverais de faire une analyse détaillée de la mise en scène des armes dans Jin-Roh, car la plupart des plans mettant en scène des armes sont superbes et très étudiés... il n’y a ni violence gratuite, ni apparition inutile. Tout sert le scénario, la dramatisation du récit, la qualification du personnage qui se voit... ahem, si j’ose dire "souligné" par son arme, autant que par son attitude ou son discours. Mais de un ce serait un boulot de fourmi dépassant mes capacités et mes disponibilités, et de deux il faudrait le réserver à ceux qui ont vu le film, autrement ça gâcherait le plaisir des autres!
Drame terrible, Jin-Roh met en scène, avec un réel perfectionnisme, des armes qui ne le sont pas moins; celui qui n’a pas frémi au bruit sourd de la MG-42 a l’estomac solide et les nerfs trempés.
Et ces scènes sont encore plus percutantes quand on en connaît tous les acteurs, quand on pèse ce qu’il y a de pouvoir destructeur dans les objets mis en œuvre... c’est pour cela que j’ai rédigé cette petite notice, qui je l’espère vous aura intéressé.
Jin-Roh est la première animation basée sur la "légende des chiens" (kenrou densetsu) racontée dans Akai Megane, Kerberos, et le manga "Hellhounds: Panzer Cops".
Quand M. Oshii a été appelé à une réunion avec Bandai Visual, il a présenté la proposition pour Ghost in the Shell. Mais dans son sac il avait une autre proposition, qu'il n'a pas soumise à ce moment-là. C'était une proposition pour une animation basée sur Hellhounds.
Et quand Ghost in the Shell fut presque fini, cette proposition a été de nouveau mise à l'étude. Au début, l'idée était de créer un OAV basé sur les six épisodes donnés dans le manga à ce moment-là, mais ils ont pensé que ce serait mieux de créer quelque chose de plus solide, et ont décidé d'en faire un film. Donc ils devaient écrire un nouveau scénario, mais Bandai Visual ainsi que d'autres n'aimaient pas l'idée d'un film écrit et realisé par Oshii. (Ils avaient probablement peur du caractère arbitraire d'Oshii.) Mais Kazunori Ito, qui écrit habituellement les scénarios pour les films réalisés par Oshii, était déterminé à ne jamais toucher aux histoires de "chien" d'Oshii, et M. Oshii n'a jamais voulu déléguer à quiconque le scénario d'une histoire basée sur "son univers" à lui. Ainsi il a accepté la condition qu'il écrive le scénario mais que quelqu'un d'autre réalise le film. Ainsi, Hiroyuki Okiura, qui était censé faire le premier épisode de la version OAV de Hellhounds, a été choisi pour être le réalisateur.
M. Okiura a été étonné et hésitant par le changement d'un OAV à un film. Alors il a fait à M. Oshii des demandes excessives sur le scénario, comme "mettez des personnages jeunes dans le film". Il s'attendait à ce que M. Oshii refuse ces demandes et allait utiliser cette raison pour refuser.
Cependant, M. Oshii a simplement accepté les demandes sans broncher et M. Okiura n'a pas pu refuser. Après avoir écrit le scénario, M. Oshii n'a touché à rien et a laissé M. Okiura faire comme il voulait. Le film "Jin-Roh", histoire originale écrite par Mamoru Oshii, et réalisé par Hiroyuki Okiura, a été ainsi créé.
...Ceci semble être les détails de la façon dont Jin-Roh a été fait, basés sur l'information publiée dans diverses sources (tel que des revues).
Plusieurs points méritent des commentaires. D'abord, pourquoi Bandai Visual ne voulait-il pas qu'Oshii soit le réalisateur ainsi qui l'auteur du scénario? La raison est évidente: parce que de tels films ont toujours été des échecs retentissants dans le passé! En fait, les exemples typiques de ceci sont Akai Megane et Kerberos. Même les plus grands fans d'Oshii admettent ces derniers sont vraiment mauvais.
Ainsi, contrairement à l'opinion de certains (critiques anglaises dans plusieurs journaux, par exemple), c'est la combinaison d'Okiura et d'Oshii, plutôt que seul Oshii, qui a rendu ce grand film possible. Okiura a même modifié de grandes parties du manuscrit d'Oshii, comme on peut voir (si on peut lire le Japonais!) en comparant les paroles dans le film au manuscrit original dans "Jin-Roh ManiaXX". Par exemple, il y avait une scène entière avec un dialogue plutôt artificiel et même étrange entre Fuse et Kei au sujet des constellations reliés aux chiens et aux loups (basé sur un dialogue semblable entre d'autres personnes dans le manga), qui a été entièrement enlevé par Okiura.
En raison de ceci, le film a un "goût" plutôt différent d'autres travaux d'Oshii, ce qui en fait est très bien à mon avis (ainsi que l'avis de plusieurs autres).
Il y a également des aspects du film qu'il peut être difficile de comprendre pour les personnes qui ne sont pas très familières avec le Japon. Par exemple, les loups (empaillés) dans le musée, qui apparaissent plusieurs fois dans l'histoire. Un critique dans un journal (désolé - j'ai oublié lequel) a critiqué ceci comme étant un exemple de "trop de symbolisme" dans le film.
Eh bien, en effet il y a peut-être "trop de symbolisme", mais les gens ne semblent pas se rendre compte que ces loups sont (très probablement) d'une espèce appellée "loup japonais" (Nihon-Ookami), qui a été exterminée au début du 20ème siècle. Ceci sous-entend le destin de Fuse ou de l'unité spéciale dans son ensemble.
[ ATTENTION: SPOILER du MANGA ] En fait, plus tard dans "l'histoire" du Japon selon Oshii, l'unité spéciale se soulève en révolte contre le gouvernement qui a décidé sa dissolution. La révolte échoue et tous les membres sont tués sauf quelques uns, comme on peut le lire dans le dernier volume de Hellhounds (version japonaise).
Parmi les nombreuses qualités de Jin-Roh, la musique en est une qui reçoit peut-être moins d'attention qu'elle ne le mérite. Les enlevantes mélodies composées par Hajime Mizoguchi sont très subtiles, donnant lentement de l'atmosphère et du momentum à chaque scène du film, seuls les spectateurs les plus musicalement conscients se rendant compte de leur effet. En partie à cause de cette subtilité, toutes les pièces de Mizoguchi sur la trame sonore sont éclipsées par un autre morceau, le thème de la fin composé par Yoko Kanno. Je dis "en partie" parce que les autres morceaux ne sont pas uniquement victimes de leur propre subtilité, ils sont aussi victimes de la magnificence du thème de la fin. Grace Omega éclipserait n'importe quelle autre musique, peu importe l'album sur lequel il serait. C'est un morceau de musique magnifique, accompagné d'une voix éthérée qui s'enfonce au plus profond de votre être.
Cette voix semble avoir intrigué pas mal de monde, parce que j'ai recu plusieurs questions au sujet des paroles de Grace Omega. Malheureusement je n'ai aucune idée de ce qu'elles veulent dire. En fait, elles n'existent peut-être même pas. Les paroles de Grace Omega ont été chantées par Gabriela Robin (supposément un alter ego de Yoko Kanno). Sur rec.arts.anime.music il est suggéré que Gabriela Robin utilise souvent des paroles qui ne veulent rien dire.
EN QUELLE LANGUE GABRIELA ROBIN CHANTE-ELLE?On n'a qu'à regarder quelques unes des chansons de Kanno pour réaliser que ceci n'est pas faux. Les paroles de Cat's Delicacy en sont un parfait exemple. Une entrevue de EX.org avec Yoko Kanno nous éclaire un peu plus sur le sujet:
Comme quelqu'un sur rec.arts.anime l'a déjà écrit, c'est du LizFraserien (i.e. Elizabeth Fraser, des "Cocteau Twins", est bien connue pour ses expériences phonétiques de "défiguration de paroles"). Dans le cas de Robins, souvent, c'est du baragouinage qui sonne un peu comme du Français.
EX: Quelles langues avez-vous utilisé pour "Medicine Eater", "Cat's Delicacy" et "Arcadia"?Dans une tentative pour me rendre au fond de ce mystère, je me suis dis que les fans Japonais auraient peut-être une meilleure idée de tout ça que moi, étant plus proches de la source. J'ai donc demandé à Eijiro Sumii s'il connaissait les paroles. Sa réponse:
KY: Hmm... quelle langue... Il y a seulement l'image de quelqu'un qui avale un remède. (rires) Pour "Cat's Delicacy", l'image d'une fille aux cheveux dorés. Pour ce qui est de "Arcadia"...
EX: Est-ce que c'est du Latin?
KY: Il y a l'image du Latin, mais l'atmosphère d'ESCAFLOWNE est celle d'un autre monde. Ce n'est pas vraiment du Latin du tout.
EX: Quelles langues avez-vous utilisé pour "After, in the dark", "Torch song", "SANTI-U", "Pulse", "A Sai En" et "Wanna Be an Angel"? Ce ne sont pas vraiment des langues qu'on trouve sur Terre, pas vrai?
KY: Non, ce ne sont pas des vraies langues. (rires)
En fait, ceci est un mystère qui intrigue également les fans Japonais. L'information officielle est, bien sûr, que Gabriela Robin (la chanteuse) a inventé les paroles, comme la "Stab Liste" de Jin-Roh ManiaXX le dit (en anglais pour cette partie seulement). Hajime Mizoguchi (le compositeur) a répondu à la question de quelqu'un (sur sa page web officielle en Japonais) que les paroles sont "le secret de la compagnie" et qu'il aimerait laisser l'audience imaginer. Google ne donne pas d'autre indice non plus.Enfin, pour moi elles sonnaient plutôt latin, mais je suppose qu'on ne saura jamais. Et en réalité, peut-être que c'est bien comme ça...
Alors, à moins que quelqu'un les ait écrites, il est peu probable que les paroles existent sur le Net. Si tu as plus d'information, s'il-te-plait fais le moi savoir! Quant à moi, elles sonnent vaguement Allemandes - est-ce correct?
UPDATE - January 18th 2003
Suite a cet article, j'ai recu un e-mail d'un dénommé Noeru.
Apparemment il/elle a une très fine oreille parce que le e-mail contenait un translittération des paroles de Grace Omega.
J'avais déjà essayé de le faire mais je n'ai jamais été capable d'identifier de sons distincts; les paroles étaient trop embrouillées.
Cependant, en écoutant la chanson tout en lisant cette translittération, j'ai pu percevoir les "mots" et peut-être améliorer un peu leur exactitude.
Voici la translittération, mais gardez à l'esprit que ceci ne représente aucun language; ça ne représente que des sons.
Se he melpt he le heusQuoique c'est bien d'avoir ceci, ca ne ressemble a aucun language que je connaisse. Il y a quelques parties qui me rappellent bien le latin, mais ca pourrait aussi bien être de l'espagnol. Si cette phonétique ressemble un tant soit peu a un language que vous connaissez, DE GRÂCE contactez moi. Mais entretemps, on dirait bien que ceci va rester un mystère.
Tre he melpt o pridi
Lingu ni he fe he me
Tre he melpt godi
Ste he melpt he le heus
Tre he melpt o pridi
Lingu ni he fe he me
Tre heus o prishid godi
Eta li hapru
Esta mi langu
Oh fabi atshiius
Gofria kruhemen entu
Se he melpt he le heus
Tre he melpt o pridi
Lingu ni he fe he me
Tre he melpt godi